Mobilisation

Encore une extension de porcherie à Riec-sur-Bélon

Une extension de porcherie est à nouveau prévue à Riec-sur-Bélon, une de plus ! La SCEA de Goulet demande une augmentation de son cheptel de 30% pour passer à 2131 animaux.

Elevages porcins, toujours plus !

En juillet 2021, la Cour des Comptes et la Chambre Régionale des Comptes de Bretagne ont présenté un rapport commun pointant les insuffisances de l’action publique contre les marées vertes et notamment les autorisations d’augmentation des cheptels trop facilement accordées par manque de volonté politique. Depuis rien n’a changé et, sur notre territoire, la qualité de l’eau du Bélon et de l’Aven se dégrade, les interdictions de ramassage des coquillages se multiplient, les algues vertes se développent.

Algues vertes sur l'Aven
Algues vertes sur l'Aven

A Riec, il y a déjà quatre fois plus de cochons que d’habitants

a SCEA de Goulet demande à « mettre en cohérence l’exploitation dans le principe de lamarche en avant” ».

Rivières et Bocage parlerait plutôt de fuite en avant :

La Bretagne produit déjà près de 60% des porcs français et le Finistère est devenu le premier émetteur d’ammoniac de France, ses rivières y ont une teneur en nitrate inacceptable et on ne compte plus leurs pollutions accidentelles par disfonctionnement ou rupture d’une installation porcine. Des villages entiers doivent vivre à longueur d’année dans l’odeur viciée dégagée par ces élevages.

A Riec il y a déjà 16 226 cochons autorisés (chiffre www.georisques.gouv.fr du 15/03/25) pour 4 374 habitants. Et, en termes de contamination fécale, il faut multiplier le nombre de porcs par 30 pour le comparer à la population ! (voir ci-dessous)

Comparaison inter espèces de la contamination fécale journalière (source : IFREMER)

Le triangle du cochon

Pour les paysages et la biodiversité, il n’existait pas de pire endroit pour implanter des porcheries que le petit territoire compris entre les deux rias de l’Aven et du Bélon. C’est pourtant là, dans le site inscrit ou en limite de celui-ci, qu’ont été implantées la majorité des porcheries, soit à peu près 10 000 cochons. Ce nombre est déjà une aberration, l’accroitre encore serait une folie.

Des autorisations accordées par dérogation

En zone littorale, la loi a prévu des protections particulières, d’une part pour protéger les paysages, d’autre part pour protéger la conchyliculture, mais ces règles sont systématiquement contournées par des dérogations, au point de vider la loi de sa substance. Ainsi, pour la porcherie en question, une dérogation a été accordée pour permettre l’édification d’un nouveau bâtiment en zone inconstructible du PLUi (voir notre article) et une autre pour permettre l’épandage d’effluents d’élevage en zone de protection conchylicole.

Dérogation d'épandage en zone de protection conchylicole - Goulet-Riec

Les dates des pics de contamination par E. coli du graphique suivant montrent pourtant une corrélation entre les épandages printaniers et les contaminations.

Fréquence des pics de contamination par E. Coli sur les coques. Source : Réseau Microbiologique (REMI)

La situation est telle qu’une ZAES (Zone à enjeu sanitaire) a été créée en 2023 sur l’Aven aval. Rivières et Bocage considère qu’il serait incompréhensible d’autoriser une extension dans un contexte aussi dégradé et dans une zone aussi sensible que cet espace entre Aven et Bélon.

L'intérêt général bafoué

L’intérêt économique est souvent avancé, c’est oublier que d’autres activités économiques ont besoin d’un environnement préservé et non pollué. Le tourisme, la pêche, la conchyliculture ne sont pas des moindres. Elles sont déjà gravement atteintes par les dommages causés par ce système agro-industriel.

La population ne peut admettre indéfiniment la double peine que constitue la vie dans un environnement pollué qui porte atteinte à sa santé et le devoir de payer pour les dépollutions.

Réagissons !

La consultation du public est ouverte jusqu’au 19 mars, compte tenu de l’enjeu, nous vous invitons fortement à participer.

Vous pouvez accéder au dossier complet en cliquant ICI

Vous pouvez déposer vos observations en cliquant ICI

Consultez la déposition de Rivières et Bocage ICI

L’environnement local vous préoccupe ou vous intéresse, abonnez-vous à notre lettre d’information.

11 réflexions sur “Encore une extension de porcherie à Riec-sur-Bélon

  • Stop, c’est grave, il faut rester cohérent et arrêter cela. C’est un projet impossible à imaginer, protégeons notre environnement. Protégeons notre belle région.

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  • Comment peut-on ne pas protéger un tel environnement ? Les propriétaires de la ferme ont-ils conscience de l’impact, les pouvoirs publics sont-ils dépendants ou influencés ? Pourquoi le toujours plus de profit l’emporte sur la Nature, sur les paysages, un air sain, une terre saine, des ruisseaux clairs, des rivières non polluées ? Quel gâchis !

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    • Pouvoirs publics indépendants ????? pas si sûr que ça !

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  • Cela devient absolument lamentable de continuer à polluer ces rivières . Si nous avions les mêmes étendues sablonneuse que la région de St Brieuc, nous serions obligés d’enlever ces algues à grands coups et coûts d’engins . Les ostréiculteurs ne se manifestent pas assez, quand je vois les tables d’huitres recouvertes d’ulve et l’asphyxie de tous les fouisseurs…c’est désespérant ces autorisations !!! Quand est-ce que nos élus vont réagir ? trop tard comme d’hab… responsables mais pas coupables.

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  • Atterré par ce nouveau projet d’élevage intensif sans doute dédié à l’exportation et aux profits.
    Comment est il possible qu’une nouvelle dérogation soit envisagée au profit d’une exploitation agricole qui semble t’il n’aurait déjà pas respecté les obligations mises à sa charge dans le cadre d’une dérogation précédente ?
    Quel a été le contrôle des autorités chargées de faire respecter la loi ?
    Si on peut allégremment s’affranchir de toutes les règles, l’exploitation privée de l’environnement au détriment de l’intérêt génral peut aller à l’infini !
    Opposition catégorique à ce projet et rappel de l’Etat à ses devoirs !
    Dans un premier temps, mobilisons nous pour qu’un maximum de dires apparaissent dans l’enquête publique.

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  • Chers (es) AMG (Amies et Amis modestes et géniaux)

    Malheureusement, nous sommes ici entre nous et nos commentaires ne sont que des portes ouvertes que nous enfonçons !
    Depuis les années Sarkozy, les manifestations pacifiques sont totalement méprisées et celles moins pacifiques fortement réprimées par un état de plus en plus répressif à l’encontre des « Eco-terroristes ».
    Du coup, le pouvoir appartenant à l’€conomie à ceux qui la détiennent, la messe est dite !!!
    Alors, bien sûr, il ne faut pas laisser faire !
    Mais, pendant que nous utilisons toute notre énergie à lutter contre un projet, il y en 10 autres qui voient le jour.
    Bon courage à tous.

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  • La qualité des eaux du littoral breton ne cesse de se détériorer depuis plus de cinquante ans, mis à part quelques secteurs en centre Bretagne la qualité de l’eau de la plupart des cours d’eau se détériore. Les pollutions sur les coquillages, les interdictions de pêche à pied et de consommation et de vente des produits récoltés, les interdictions de baignade (et ce malgré un contrôle très lâche) ne cessent de se multiplier. Que voulons nous faire de notre région? Il n’est pas supportable que des zones à protéger soient déclassées afin de permettre une pollution supplémentaire au sein de milieux déjà soumis à de fortes pressions. Ces autorisations afin de permettre en toute conscience une pollution supplémentaire sont incompréhensibles. Etrange manière de faire pour protéger la santé, la qualités de vie des habitants, des visiteurs, mais aussi les ressources des professionnels des métiers de la mer.

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  • Ping : Changement de décor - Rivières et Bocage

  • Non à une extension d’une porcherie à Riec sur Belon.
    Non à l’agro-industrie, toujours plus grand, toujours plus polluant au détriment du cadre de vie et de l’alimentation et pour sauvegarder la santé de tous. Merci d’y penser en toute conscience.

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  • Je serai bref. Jusqu’à quand l’élevage super intensif du cochon (pauvre bête!!!) va -t’il se développer en Bretagne?… La raison, au point où nous en sommes devrait freiner, sinon arrêter cette frénésie.
    Apparemment, ce n’est pas le cas!!!
    Ce modèle agricole cause maints dommages: destruction et pollution du milieu naturel, mise en danger de la santé humaine (éleveurs compris…)
    Est-ce que ça les rend heureux d’exercer ce métier qui est de nourrir les gens avec de bons produits.

    Est-ce qu’il y a de la satisfaction à élever une truie reproductrice et à la transformer en machine à faire des porcelets couchée sur du béton, dans un espace qui n’a rien de naturel.

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  • 10 000 porcs produisent autant (sinon plus) de matières fécales que 10 000 habitants.
    comme il y a 30 fois plus d’E Coli dans le caca de cochon ça nous fait grosso modo autant de pollution que 300 000 équivalent-habitants, soit environ la population de la ville de Nantes !!
    Alors que Maire et Préfet s’indigneraient, à juste titre , que les 4000 habitants de Riec se dispensent d’assainissement ils ne mouftent pas que l’on disperse des tonnes de merde sur le territoire de la commune.
    On nous prends pour des jambons !

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